The Road to the SDGs

V E R S L A R É A L I S A T I O N D E S O D D | P R O G R È S E T R É S U L T A T S appoint aux efforts du gouvernement et du secteur privé. Il s’est réjoui de cette idée et une mission technique de la BID fut dépêchée en Ouzbékistan pour discuter de la question avec les fonctionnaires des ministères compétents. Une assistance financière fut accordée pour effectuer les études nécessaires. Lors de ma visite en République du Niger en janvier 2019, j’ai eu l’honneur de rencontrer l’ancien président S.E. M. Mouhamadou ISSOUFOU. Durant l’audience qu’il m’a accordée, je l’ai informé des visites que j’avais effectuées dans des écoles de la capitale et de certains villages, et lui ai fait part de mon point de vue selon lequel le développement des secteurs de l’éducation et de la santé au Niger nécessitait des fonds au-dessus des capacités de la BID et d’autres institutions financières internationales, tandis que les ressources du secteur public étaient limitées. Je lui ai donc suggéré la création d’un secteur waqf en complément du rôle du gouvernement dans la promotion du développement socio-économique, et exprimé la disposition de la BID à apporter son appui à cet égard. Il a donné une suite favorable à la proposition, et le même jour j’ai demandé au bureau de la BID à Dakar (Sénégal) d’envoyer une mission au Niger pour partager l’expérience du Sénégal que la BID a accompagné dans la création de waqfs. Une assistance financière a été accordée pour effectuer les études nécessaires. La mission a préparé des lois et des règlements pour le secteur et aidé à la création d’une institution waqf dont la gestion est confiée à un expert de la BID. Une autorité suprême du waqf a été créée et sa présidence est confiée à Dr Hamid ALGABID, ancien Secrétaire général de l’OCI (1989 à 1996) et ancien Premier ministre du Niger (1983 à 1988). Lors de ma visite en Guinée, j’ai également eu l’honneur de rencontrer le Président de la République S.E. M. Alpha CONDÉ, et d’avoir avec lui une discussion exhaustive sur l’importance qu’il y avait à lancer en Afrique un programme de sensibilisation et d’éducation sur le rôle du waqf dans le domaine du développement socio-économique. Il a salué l’idée et appelé à l’organisation d’une grande conférence sur le waqf à laquelle participeraient des chefs d’État africains et toute autre partie prenante. La conférence a été organisée en janvier 2019 par la BID, en collaboration avec le ministère des Finances. 2. La BID intervient dans cinquante-sept pays membres et auprès des communautés musulmanes établies dans des pays non membres. Elle entend y développer le secteur à but non lucratif et tirer parti des expériences réussies dans les pays industrialisés. C’est ainsi qu’est née l’idée de créer un cadre pratique de coordination institutionnelle entre les institutions waqf des pays membres, dans le but de mettre en place une instance spécialisée pour renforcer leurs capacités et leur fournir les informations et l’expertise nécessaires, promouvoir l’innovation, utiliser les technologies modernes dans la gestion et l’investissement des actifs waqf et renforcer les capacités individuelles. La création d’un centre d’excellence mondial pour le waqf répond à cette vision. Le centre offrira un cadre de coordination unifié entre les institutions concernées par le waqf dans le monde, qui leur permettra de forger un partenariat efficace, renforcer leur efficacité, éviter la dispersion des efforts, mettre au point un système législatif, transférer l’expertise et l’expérience pionnière dans la gestion et l’investissement du waqf, et promouvoir la recherche scientifique et les efforts d’application pratique. Le centre servira également de référence pour les informations fiables sur les waqf afin d’opérationnaliser leur rôle de développement. Il s’emploiera à : u créer une plateforme waqf mondiale numérique et inter- active de collecte d’informations dispersées pour les mettre à disposition dans une base de données unique, et fournir aux décideurs des données fiables sur divers aspects du waqf ; u lancer un forum annuel sur le waqf réunissant les parties prenantes de tous les pays du monde pour discuter de ques- tions portant sur le waqf, suggérer des solutions appropriées, partager les expériences réussies et proposer des initiatives apportant une valeur ajoutée. Par la grâce d’Allah, le forum sera similaire à celui de Davos ; et u se constituer en pôle d’expertise mondial en matière de waqf, qui assure la coordination entre les institutions, consolide les efforts, contribue à la commercialisation des programmes et projets, et apporte aux institutions de waqf un appui technique pour le renforcement des capacités de leurs ressources humaines et de leur architecture institutionnelle. Al-Madina Al-Mounawara a été choisie pour abriter le siège du Centre mondial du waqf pour avoir été le lieu de lancement du premier waqf en l’islam, et en tant que capitale du waqf. 3. Nous avons porté le capital du Fonds d’investissement des biens awqaf (FIBA) de 100 à 500 millions de dollars, et réussi à attirer cinq nouveaux partenaires. Le capital souscrit est donc passé de 76,41 à 98,57 millions de dollars. Avec les trois nouvelles participations prévues, il devrait enregistrer une hausse de 17 millions de dollars. Il y a lieu de rappeler que le FIBA a été créé dans le but de développer les biens immobiliers waqf présentant des avantages économiques et sociaux dans les pays membres et au sein des communautés musulmanes établies dans des pays non membres. À cet égard, il convient de souligner un point important, à savoir l’amendement des règles régissant le FIBA pour ajouter l’investissement dans des secteurs autres que l’immobilier comme l’industrie, l’agriculture, etc., car la limitation du waqf aux actifs immobiliers réduit l’offre d’emplois ainsi que l’impact social et environnemental. 4. La BID a lancé deux initiatives de partenariat avec deux organismes des Nations Unies. La première est avec l’UNICEF qui est la plus grande organisation internationale œuvrant pour l’enfance. Dans ce cadre, un fonds a été créé pour mobiliser les ressources de la zakat et les fonds de bienfaisance et les orienter vers la réalisation des ODD relatifs aux enfants. KSRelief et le Fonds Abdul Aziz Al Ghurair ont rejoint ce nouveau fonds. Je saisis cette occasion pour les remercier de leurs initiatives pionnières. La deuxième initiative porte sur le lancement d’un dialogue mondial sur le rôle de la finance islamique sociale (zakat, sadaqa et waqf) dans la réalisation des ODD. Dans ce contexte, il convient de noter que les fonds zakat dans le monde sont estimés [ 23 ]