The Road to the SDGs
V E R S L A R É A L I S A T I O N D E S O D D | P R O G R È S E T R É S U L T A T S libérer le potentiel de nos pays membres. Par conséquent, le développement de la finance islamique est l’un des domaines stratégiques clé de la BID, comme indiqué dans le Programme quinquennal du Président et la Stratégie décennale de la BID. Contrairement à la finance conventionnelle, la finance islamique est ancrée dans l’éthique et dans une perception de l’économie telle qu’elle ne privilégie que les transactions adossées à des actifs. Cette caractéristique lui permet de produire une politique économique saine qui rétablit l’équité dans le système financier, dans laquelle l’équité et l’inclusivité sont primordiales et ont comme aboutissement la stabilité financière. Cette particularité a amené les pays membres et un grand nombre d’autres pays à considérer la finance islamique comme un secteur qui vient en complément de la finance conventionnelle en termes de produits, de services et d’institutions, et comme un excellent instrument d’autonomisation pour éliminer l’extrême pauvreté et promouvoir la prospérité commune. La BID a toujours répondu aux sollicitations de ces pays pour les aider à développer le cadre juridique et réglementaire nécessaire à l’établissement de ce secteur. Le nouveau modèle d’entreprise nous offre trois opportunités historiques, à savoir mobiliser et investir 1.000 milliards de dollars par an dans 5 industries des cinquante-sept pays membres pour créer 10 millions d’emplois. C’est ce que l’on entend par 1/5/10. Nos pays membres forment un vaste marché qui pourrait générer d’importants avantages mutuels en se lançant dans ces cinq industries et en exploitant leurs produits. Chaque pays utiliserait ses avantages concurrentiels pour servir les autres pays. À ce titre, la BID assumerait son rôle de catalyseur pour offrir des opportunités d’intégration des chaînes de valeur locales dans le monde entier, ce qui permettrait d’étendre ces marchés et de réaliser une autonomisation durable. La République gabonaise a été choisie comme premier pays où le nouveau modèle d’entreprise sera appliqué. En collaboration avec les secteurs public et privé gabonais, une mission technique de la BID a répertorié deux industries dans lesquelles le Gabon a des avantages concurrentiels : le manganèse et le bois. En conséquence, la BID a réalisé une étude de faisabilité économique et financière, déterminé les chaînes de valeur locales de ces deux industries et les a reliées aux chaînes de valeur mondiales. Les études préliminaires laissent apparaître la possibilité de créer 27.000 emplois et jusqu’à 11 milliards de dollars en valeur ajoutée dans la fonte du manganèse, contre seulement 1 milliard pour la production de manganèse brute. Il existe un énorme potentiel inexploité pour étendre la production en aval de la chaîne de valeur, créant ainsi des emplois additionnels et stabilisant davantage l’économie. Nous avons actuellement des demandes émanant de dix-sept pays membres pour la signature de stratégies de partenariat et l’application du nouveau modèle d’entreprise. Ce modèle a rendu la BID proactive dans le recensement des besoins des pays et la hiérarchisation des projets qu’elle finance. L’impact sur le développement se manifeste clairement par la création d’emplois, l’augmentation du volume des exportations et l’attraction d’investissements, contribuant ainsi à la création d’une économie durable. En revanche, se contenter de financer des projets épars dans divers domaines exclusivement dominés par le gouvernement ou le secteur public en tant qu’acteur unique, ne nous permettra pas d’avoir l’impact de développement requis. C’est pourquoi nous estimons que nous devons « mettre les marchés au service du développement », car nous sommes conscients qu’ils comptent de nombreux acteurs, chacun ayant un rôle dont on attend un impact sur le développement. Toutefois, dans certains pays il n’y a qu’un seul acteur, à savoir le gouvernement ou le secteur public. Question : Quelle a été la réaction des pays membres par rapport au nouveau modèle d’entreprise de la BID ? Réponse : Le Conseil des Gouverneurs qui réunit les ministres des Finances et de la Planification des cinquante- sept pays membres et le Conseil des Directeurs exécutifs de la BID se sont réjouis du nouveau modèle d’entreprise. Des demandes ont été reçues d’un certain nombre de pays membres désirant participer au deuxième type de stratégie de partenariat avec les pays membres (SPPM 2.0) fondée sur l’application du nouveau modèle d’entreprise. Il s’agit de la Guinée, de l’Indonésie, de la Malaisie, des Maldives, du Niger, du Nigeria et de la Turquie. La BID entend mettre en œuvre la SPPM 2.0 au cours des cinq prochaines années, à raison de 11 projets par an. Question : Est-il facile et possible de mobiliser 1.000 milliards de dollars pour des investissements dans des projets dans les pays membres ? Réponse : La mobilisation des ressources financières et humaines nécessaires à la mise en œuvre de projets dans les pays membres n’est pas chose facile, mais elle est réalisable. La difficulté ne réside pas dans la disponibilité des fonds ; il y a environ 300.000 milliards de dollars sur le marché mondial des capitaux attendant des opportunités d’investissement et des projets réalisables en termes de rentabilité et d’impact sur le développement. La vraie difficulté est double : l’absence de projets bien étudiés déterminant clairement les risques et les opportunités pour les investisseurs potentiels, et celle d’un environnement réglementaire et législatif favorable à des investissements rentables. Notre nouveau modèle d’entreprise est axé sur les secteurs où les pays membres disposent d’un avantage concurrentiel. Il prépare des projets prêts à être mis en œuvre dans la chaîne de valeur ciblée, couvrant tous les domaines (par exemple, les infrastructures) et convenant à tous les partenaires. Comme indiqué précédemment, le rôle de la BID ne se limitera pas à celui de pourvoyeur de financement, mais sera aussi celui de catalyseur et de garant. La BID va créer un organisme d’investissement dont le conseil d’administration sera composé de tous les partenaires au financement des projets, et qui pourra émettre des soukouk pour financer des projets dans chaque secteur. [ 7 ]
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